Les souterrains
Le souterrain de la Bugelière, l’un des rares souterrains-refuges visitables en France. Le réseau fait environ une trentaine de mètres de long pour un maximum de trois mètres de large et une hauteur moyenne qui ne dépasse pas 1,70m.
Le souterrain, dit « de La Bugelière », dont il est fait mention vers 1870 par l’abbé Jean Bart, curé des Lucs, a été redécouvert durant l’automne 1999 par l’association LUCUS qui œuvre pour la valorisation et la sauvegarde du patrimoine des Lucs sur Boulogne.
Pendant une année et demie, à raison de cinq à six heures par semaine, une équipe de bénévoles s’est employée à le sauver du comblement et de l’oubli et à le remettre en état : des mètres cubes de pierres, de terre, de boue furent extraits à l’aide de seaux et de brouettes tout en triant des indices d’occupation (éléments de poterie, charbon de bois, meules, ossements d’animaux). Enfin le site a été mis en valeur par des aménagements divers : accessibilité, nettoyage, protection, plantations, ainsi qu’un éclairage discret. Signalons au passage que l’association y a récupéré un des rares exemplaires (3 en France ) d’un élément de conduit d’aération en céramique.
Durant l’année 2002-2003, les sites de la Daunière et de la Bugelière ont été visités par une équipe de spécialistes européens en la matière : les frères Jérôme et Laurent Triolet dont les travaux font autorité. Ils en ont dressé les plans précis
Le souterrain de La Bugelière fait partie des « souterrains aménagés » encore appelés « souterrains-refuges ». L’association LUCUS a recensé 17 souterrains sur la commune ; les kilomètres de coteau de part et d’autre de la Boulogne ou des ruisseaux nous laissent supposer que ce nombre est très inférieur à la réalité. Beaucoup sont oubliés depuis très longtemps. Ce type de souterrain est connu dans la plupart des régions de France et existe aussi en Autriche, en Allemagne, et en Espagne.
Celui de La Bugelière est taillé dans une roche tendre et schisteuse. La poterie trouvée dans les souterrains du Poitou et du Sud-Ouest de la France, similaire à celle trouvée à La Daunière et à La Bugelière, date essentiellement du 15 et 15ème siècle. La période d’occupation et peut-être de creusement est probablement antérieure. Les habitants du village creusèrent de tels souterrains pour se réfugier à chaque incursion de bandes armées : brigands, seigneurs en luttes perpétuelles, guerres incessantes entre Anglais et Français…
Les entrées étaient dissimulées à flanc de coteau. Celles-ci camouflées, la population attendait que le danger passe. La proximité immédiate de la rivière permettait l’approvisionnement en eau entre les alertes…
Le 28 février 1794, les colonnes infernales ravageaient Les Lucs ; d’après une tradition familiale, le souterrain a pu servir de cachette provisoire à la famille Simoneau de La Bugelière ou au seul rescapé parmi les 18 personnes massacrées.
On peut classer les souterrains en 3 catégories : le refuge à proximité d’un habitat pour se cacher. La fuite qui permet d’évacuer un château assiégé. L’annulaire, couloir circulaire lié peut-être à un culte antique.
Les souterrains faisant plusieurs kilomètres et passant sous des rivières ne sont que des légendes.
La carte des souterrains des Lucs