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Histoire et Patrimoine des Lucs sur Boulogne
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Les retables

Une nouvelle vie pour le retable et le tabernacle restaurés de la chapelle du Petit Luc et de l’église St Pierre et Paul des Lucs-sur-Boulogne

Le mot « tabernacle » signifie la petite armoire qui contient le ciboire. Les parties décoratives à droite et à gauche, voire au-dessus, se nomment « le retable ». En-dessous c’est la table. L’ensemble : table, tabernacle et retable, constitue ce qu’on appelle « l’autel ».

A la veille de la Révolution, la quasi-totalité des églises vendéennes possédaient un ou plusieurs retables ; c’était le vœu de l’évêque, Monseigneur de Mercy, qui, en 1778, demande aux 6 paroisses qui n’en n’avaient pas, d’en faire construire un. Aux Lucs, les deux paroisses : St Pierre du Grand Luc et Notre Dame du Petit Luc en sont déjà pourvus dans leur église respective.

Nous n’avons aucune trace dans les archives, du retable installé dans l’église du Petit Luc, la plus petite paroisse du diocèse à l’époque et pour cause, puisque le 28 février 1794, celle-ci fut anéantie par la fureur révolutionnaire. En même temps, l’église St Pierre du Grand Luc subissait le même sort et était aussi incendiée : la charpente de la nef s’était écroulée mais pas celle du chœur protégeant ainsi tant bien que mal l’autel principal. La preuve : le 14 juin 1800, soit 6 ans après les événements, le préfet de la Vendée autorisa les paroissiens à utiliser l’église pour les cérémonies religieuses malgré l’absence de couverture.

Un siècle plus tard, entre 1906 et 1912, l’église St Pierre du Grand Luc est démolie. Le tabernacle sera transféré provisoirement pendant trois ans dans la nouvelle église et servira de maître-autel avant d’être remplacé par le maître-autel actuel. Une famille lucquoise eut la bonne idée de le récupérer afin de le sauvegarder. Cette famille en fit don à l’Association Lucus (Patrimoine des Lucs) en 1992. C’est ainsi que l’Association Lucus entreprit dans un premier temps (2014) la restauration du tabernacle de l’ancienne église ; celui-ci fut installé sur la table d’autel de la Chapelle du Petit Luc. Il se trouve à proximité des noms des 564 victimes recensées par le curé Barbedette qui, à maintes occasions, a célébré la messe devant ce même tabernacle !
Quant au retable situé dans la nef de gauche de l’ancienne église, après avoir servi dans la chapelle du château de la Métairie au Poiré-sur-Vie, il échoua quelques années après dans les sous-sols de l’ehpad des Lucs. L’association Lucus s’attaqua alors à une seconde restauration d’envergure. 

Après plusieurs mois, en 2020, il trouva sa place dans le transept de l’église actuelle. La partie bois a été restaurée dans un premier temps, à Saint-Hilaire-de-Loulay. Durant six mois, des artisans sont ensuite intervenus aux Lucs, pour la dorure et la polychromie. Ce n’était pas gagné, car tous ces mobiliers étaient très endommagés. Mais ils témoignent de l’histoire de la commune et de la paroisse, et à ce titre, il était essentiel de les sauver. Le tableau La Dation du Rosaire, qui date de la fin du XVIIe siècle et surplombe le retable, provient lui aussi de l’ancienne église.

Ces deux restaurations ont fait l’objet dans un premier temps d'une souscription publique organisée par la Fondation du Patrimoine sur le principe du financement participatif et de ses grands mécènes associés. D’un coût total de 31 000 €, elles ont été subventionnées par la Fondation du Patrimoine, la Direction Régionale des Affaires Culturelles, le Conseil Départemental de Vendée, l’Association Lucus et la participation financière de particuliers et d’entreprises. Qu’ils en soient remerciés.