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Histoire et Patrimoine des Lucs sur Boulogne

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17 novembre 2025

Les maires de la commune

     Le régime féodal (les seigneurs) et l’administration royale ont été abolis le 4 août 1789. La Principauté du Luc n’existe plus avec ses sénéchaux, procureurs fiscaux, greffiers, sergents, juges. Les agents municipaux (maires) jusqu’en 1848 sont nommés par les autorités départementales puis préfectorales qui les contrôlent étroitement. A partir de cette date, les maires sont de nouveaux élus.

La mairie était située entre les rues Charette et de La Mortayère.

An V (septembre 1796 )  Louis BERIAU, agent municipal

An V et An VI (fin 1796 à mars 1797)  Charles-Louis TEXIER, agent municipal

An VI et An VII (mars 1797 à mars 1798)  Pierre BLAIS, agent municipal, tailleur de pierres

An VII, An VIII (mars 1798 à 1800)  Olivier MERCIER, agent municipal

An VIII 21 prairial (10 juin 1800)  Pierre PEROTTEAU, médecin. Premier maire des Lucs après la Révolution. Il démissionne le 14 frimaire an XIV (5 décembre 1805)

1807  Charles-Louis TEXIER, démissionne en 1812.

1812 (27 août) Olivier MERCIER. Il habite le château de Grammont à Rocheservière. Monarchiste, il doit émigrer le 5 mai 1815 (retour de Napoléon 1er au pouvoir).

1815 (15 août)  Joachim VOYNEAU, Abbé. Nommé par le roi LOUIS XVIII revenu en France. Il n’est pas de la famille du Curé Voyneau du Petit Luc ; cas rare d’un religieux maire.

1816 (24 février)  Pierre BLAIS, tailleur de pierres. Le changement de politique ( Louis Philippe succède à Charles X) provoque sa suspension en 1830.

1830 (17 septembre)  Eliacim PEROTTEAU, médecin ; fils de Pierre Perotteau, maire à 27 ans, Conseiller Général du Poiré de 1833 à 1848. Il signe toujours « Maire provisoire ». Le cachet de la mairie comporte 3 fleurs de lys.

1832 (27 février)  Olivier MERCIER

1845 (5 mai)  Eliacim PEROTTEAU

1848 (20 juillet)  Aimé PAYRAUDEAU, propriétaire à la Davière. La chute du roi Louis Philippe et la proclamation de la République provoquent sa révocation le 26 décembre 1863.

1864 (26 avril)  Victor PEROTTEAU, notaire aux Lucs, au Logis Carré, fils d’Eliacim Perotteau.

1870 (9 novembre)  Eugène DAVIAU, propriétaire à la Chasselandière. Le 4 septembre, c’est la chute de l’Empire et la proclamation de la République. Il ne reste maire que quelques jours.

1870 (14 novembre)  Victor PEROTTEAU, par nomination.

1875 (26 mai)  Victor PEROTTEAU,  il démisionne le 30 octobre 1875 pour raison de santé et meurt prématurément en 1876.

 

 

 

1876 (12 février)  Eugène ROCHER, tailleur de pierres, nommé par arrêté du Préfet. Le Conseil Municipal refuse  la construction d’une école de garçons malgré l’urgence et l’utilité.

1876 (8 octobre)  Constant BERIEAU, propriétaire. Il est élu maire par 8 voix contre 7 à Eugène Rocher. Toujours pas de décision concernant l’école de garçons ; le Conseil Municipal étant très partagé. Le Préfet vient aux Lucs soumettre au Conseil les plans de l’école et le devis. Nouveau refus de construction; le Préfet révoque le maire et de nouvelles élections municipales ont lieu.

1877 (5 août)  Alexandre RENAUDIN, propriétaire à la Davière.

1877 (31 décembre)  Constant BERIEAU est rétabli dans ses fonctions.

1878 (20 janvier)  Alexandre RENAUDIN est de nouveau élu maire. Eugène Rocher est premier adjoint. Les discussions concernant l’école reprennent de plus belle. Le Conseil accepte de vendre l’ancienne école (Place du Moustier) et de construire une école à la place de la mairie. Mais de nouveaux problèmes surgissent avec l’acquéreur de l’ancienne école. Finalement, l’école sera bien construite. En 1882, le Conseil Municipal refuse de construire l’école  de la Guyonnière et en 1885 l’installation du télégraphe ! C’en est trop, le Préfet révoque le maire.

1886 (21 février) Eugène ROCHER, propriétaire

1887 (23 janvier) Alexandre RENAUDIN

1888 (20 mai)  Charles AIRIAU, expert et ancien clerc de notaire chez Victor Perotteau.

1892 (15 mai)  Charles AIRIAU fait installer un médecin, crée la gare de St Denis-Les Lucs, le télégraphe et construire de nombreuses routes. La construction d’une nouvelle église est d’actualité et crée de nombreux conflits entre le maire qui veut la faire reconstruire à l’emplacement de l’ancienne et les opposants qui préfèrent un nouvel emplacement. ( revue Lucus n°11).

1896 (17 mai) Alexandre RENAUDIN fils, propriétaire à la Davière. Il n’a pas les 25 ans requis. Il doit démissionner.

1896 ( 16 juin)  Alfred LESAFFRE, notaire à Challans, gendre de Victor Perotteau. Les élections sont très mouvementées et finalement annulées à la demande de Charles Airiau pour pression sur les électeurs.

1896 (octobre)  Alfred LESAFFRE est réélu puis révoqué par le Préfet le 30 décembre 1908 : Alfred Lesaffre s’oppose aux « inventaires » ( revue Lucus n°11) et à l’expulsion du curé Boudaud de son presbytère.

1909 (24 janvier)  Alexandre RENAUDIN fils.  Conseiller Général du Poiré de 1927 à 1945.

1947 (2 novembre)  André MERCIER des ROCHETTES, ingénieur agronome.

1959 (22 mars)  Pierre PAROIS, géomètre expert

1965 (mars)  Paul BAZIN, pharmacien, Conseiller Général du Poiré de 1967 à 2004

1998 (8 avril)  Jeannine FOURNIER, sans profession

2001 (18 mars)  Roger GABORIEAU, imprimeur

5 octobre 2025

Les précurseurs

Hommage à Monsieur Pierre Parois

Pierre Parois est né le 1er avril 1927 aux Lucs-sur-Boulogne. Il est le troisième enfant d'une famille de quatre garçons et une fille. Son père était pharmacien aux Lucs et son grand-père était né à St Philbert de Bouaine.
Scolarisé à l'école des garçons des Lucs, le directeur étant Mr Pacreau, il fit ensuite des études secondaires à l'Institution Richelieu de la Roche sur Yon.

p-paroisSes études terminées, il s'est dirigé vers la profession d'expert géomètre, faisant des stages chez des particuliers et chez son oncle Gaston Parois de Beaufou à qui il a succédé.

Sa vie professionnelle s'est passée aux Lucs, ce qui lui a permis de découvrir toute la région, de faire l'historique de beaucoup de propriétés. Il avait une excellente mémoire.

Il a été maire des Lucs de 1959 à 1965 et avait une passion pour les chevaux.

A sa retraite, il est parti habiter St Philbert de Bouaine, pays d'origine de la famille. Il s'est plongé dans la généalogie, a pris une part active à la création de l'association Lucus, était membre des Amis des Musées de Vendée, de Bouaine Patrimoine, de l'association de généalogie de Vieillevigne et d'autres sociétés.

Sa maladie déclarée début avril 2006 l'a emporté le 29 juillet 2006 à l'âge de 79 ans.

 

Hommage à Monsieur Jacques Gaillard

24 Juin 1924 - 7 Novembre 2009
Je prends la «plume» à la place de ma mère qui ne peut plus écrire, suite à un AVC l’an dernier pour quelques mots en souvenir de mon père.

j gaillard


D’aussi loin qu’il se souvenait mon père venait aux Lucs en vacances, dans la maison de famille sur la place du village. Au contraire de ses frères occupés dans la maison, ou à faire du vélo dans les environs, papa aimait rejoindre un des fermiers de ses parents et travailler aux champs. Il rêvait d’être agriculteur et de s’installer aux Lucs.
Mais l’amour en a décidé autrement, bien que mon père se soit formé dans une école d’agriculture. Il a préféré épouser une toulousaine, rencontrée au mariage de son frère et s’est installé dans la région de sa belle famille où il a travaillé dans la commercialisation de produits chimiques.
Toutefois, chaque été il revenait en Vendée et c’est dans les années 70 qu’il a installé ses quartiers de campagne aux Lucs, renouant avec son vieux rêve. Et dès sa retraite, c’est la moitié de l’année qu’il venait retrouver son cher bourg, et tous les amis qu’il s’y est progressivement refait.
Je ne sais à quand remonte son entrée dans l’association Lucus, mais il s’est passionné pour l’histoire de sa Vendée et de son village au point de s’impliquer autant qu’il le pouvait dans l’accueil de visiteurs curieux de comprendre le passé de la région.
C’est aussi dans Lucus qu’il s’est fait ses meilleurs amis, et toute la famille savait que quand il disparaissait de la maison il était sûrement soit en rendez-vous avec M. Parois, M. Perrocheau, M. Piveteau ou un autre des membres de l’association, soit parti visiter des ruines d’église ou un chemin creux avec un de ses confrères.
Outre ses qualités de rigueur morale, et le goût de la campagne, mon père nous a légué une grande curiosité pour l’histoire de notre pays, le respect de la foi et des traditions, mais aussi une ouverture à la différence et à la rencontre de ceux qui n’habitent pas la grande ville, et pour moi l’amour de la campagne.

Soyez assurés que mon père vous accompagne aujourd’hui par la pensée dans la poursuite de vos recherches et promotion de l’histoire des Lucs et de ses environs.
Bien cordialement à vous tous,

Stéphanie, fille aînée de Jacques Gaillard

 

Hommage à Monsieur Hubert Perrocheau, fondateur de l'association Lucus


A la mémoire de Hubert Perrocheau, mon papa (1942-2010)
Aîné d'une fratrie de 7 enfants, Hubert était un enfant rêveur et disposant de facilités pour apprendre. C'est à l'adolescence qu’il a commencé à se passionner pour le chant et la musique. La guitare devint son inséparable alliée. Au début des années 60, avec son frère Christian et quelques amis, ils ont fondé un groupe de musique dénommé « Les beucquots mélomanes » et il a composé des chansons. Il jouait également de l'accordéon.

h perrocheau


Doté d'une personnalité éclectique, il avait d'autres passions : la littérature, la géographie, mais aussi l'histoire locale, en particulier les guerres de Vendée.
Ses amis le décrivent comme un leader, qui avait toujours des idées et l'envie de découvrir. Il était également doté d'un caractère bien trempé.
Il a rencontré son épouse et se sont mariés à Lyon en 1965. De cette union naquirent 3 filles. Ils ont vécu à la frontière suisse. Puis, très attaché à ses racines vendéennes, ils sont revenus vivre en Vendée, où il s’est investi dans la commune, en créant notamment le syndicat d'initiative, dans le domaine du tourisme.
Son parcours professionnel l'a amené à exercer des fonctions où il était constamment au contact des autres. Il a travaillé dans les ressources humaines, puis à l'ANPE en tant que conseiller et responsable d'agence. D'ailleurs, le soir, après son travail, la maison servait souvent de lieu d'accueil pour des personnes en difficulté qu’il aidait à se réinsérer, notamment un ancien prisonnier.
Les réunions de famille étaient des moments empreints d'une grande convivialité. Il arrivait avec sa guitare sous le bras, et, avec ses frères et soeur, ils chantaient tous.
Quelques disparitions d'êtres chers ont marqué son existence : ce fut d'abord son papa en 1979, puis son beau-frère Jean-Claude en 1985, et son frère Roland en 1988.
Toujours passionné d'histoire locale, il a écrit plusieurs articles sur le sujet. Il a reçu le prix spécial des Ecrivains de Vendée en 1993 pour son livre sur le Curé Barbedette. Il a également créé l'association Lucus, dont la mission est la valorisation et la sauvegarde du patrimoine local.
Très attaché à sa famille, ses petits enfants avaient beaucoup d'importance à ses yeux et l'affection qu’il leur portait était réciproque.

Blandine, sa fille, le 3 juillet 2010

Hommage à Monsieur Jean Amiaud

En cours

Hommage au Père Huchet

5 octobre 2025

Les précurseurs

3 octobre 2025

Divers

3 octobre 2025

Historique de l'association

But de l'association : 

Sauvegarder et valoriser le patrimoine des Lucs-sur-Boulogne

Fonctionnement :

L'association"Lucus" a été fondée en 1985 par Hubert Perrocheau et déclarée en Préfecture de Vendée le 15 avril 1985. Cette déclaration a été inscrite au Journal Officiel le 2 mai 1985.

 

Le siège social est à la Grange du Chef-du-Pont

Historique : 

 

1985 Exposition Patrimoine Architectural des Lucs, Photographies du Dr Philippe Bazin, Mairie

1986 Exposition Cent ans d'Histoire Locale, Mairie suivie de la publication d'un livre de photos

1987 Publication de la première revue Lucus

2003 La Grange du Chef-du-Pont accueille le bureau, les archives et quelques objets dont deux retables

2007 Installation du pressoir à long-fût et construction d'un préau pour le protéger

2009 Exposition sur les tailleurs de pierre et exposition de la météorite des Lucs ( prêt du Museum d'Histoire naturelle de Nantes) à l'Historial de Vendée

2011 Publication de la 20e revue Lucus

2013 Exposition sur les souterrains-refuges en collaboration avec les frères Triolet à l'Historial de vendée

2015 Exposition sur la guerre 14-18 à la Galerie du Sénéchal

2014-2028-2024 Exposition sur le bombardement et le dynamitage du viaduc de la Pêcherie

 

Présidents de l'association :

 

1985-1995 Hubert Perrocheau

1996 Jacques Gaillard

1997 Jean Amiaud

1998-2024 Jean-Bernard Piveteau

2024 Une collégiale dirige l'association dont les membres sont : Régis Robin, Damien Gauvard, Maurice Berthomé, Jean-Pierre Rival, Tony Renaud, Jean-Georges Renaud, Anthony Grangette, Marie-Pierre Boussaud, Stéphanie Reynolds, Philippe Martin, Danièle Coutaud, Eric Bouchet

 

Cotisation : 15 €,  à l'ordre de "Lucus"

3 octobre 2025

Souscription restauration du vitrail "Le curé Barbedette sur son lit de mort"

En scannant ce QR code sur votre smartphone, vous aurez le détail :

 

   Merci pour votre aide 

 

Vous pouvez aussi consulter le lien ci-dessous directement sur votre PC

5 août 2024

Actualités

80e anniversaire du Bombardement et dynamitage du viaduc de La Pêcherie

80e anniversaire du Bombardement et dynamitage du viaduc de La Pêcherie

2 mars 2023

Hommage à leur ancêtre

Les Lucs-sur-Boulogne. Trois présidents d’associations historiques se sont trouvés un ancêtre commun

Trois présidents d’associations de patrimoine ont découvert par hasard, qu’ils descendaient d’un même ancêtre, René Pogu, dont une partie de la famille a été massacrée en 1794 par les colonnes infernales. Une trouvaille insolite qui fait d’eux des « cousins éloignés ». Ensemble, ils ont décidé de lui rendre hommage.

 Patrick Gervier, président d’Hisla Ad Marchas, à L’Île d’Olonne, Jean-Bernard Piveteau, de l’association Lucus, et Dominique Chabot, président de Beaufou Patrimoine, devant la chapelle du Petit Luc.

Patrick Gervier, président d’Hisla Ad Marchas, à L’Île d’Olonne, Jean-Bernard Piveteau, de l’association Lucus, et Dominique Chabot, président de Beaufou Patrimoine, devant la chapelle du Petit Luc.

 


« On n’aurait jamais imaginé avoir tous les trois le même ancêtre, et encore moins soupçonné de qui il s’agissait »,
 confie Jean-Bernard Piveteau, de l’association Lucus, depuis 1998

« On connaissait l’histoire des colonnes infernales, depuis notre enfance. Mais on ignorait qu’on était finalement tous les trois directement concernés », ajoutent Patrick Gervier, président d’Hisla ad Marchas, à L’Île d’Olonne, et Dominique Chabot, président de Beaufou Patrimoine.

Tout commence fin 2022, lorsque ces passionnés d’histoire se donnent rendez-vous à la chapelle du Petit Luc, pour une simple visite. Le début, ils ne le savent pas encore, d’un étrange voyage dans le temps.

« En 2020, j’ai entamé des recherches généalogiques sur ma famille. Je suis remonté jusqu’à 1670 », précise Patrick Gervier. « En échangeant, on s’est demandé si on ne descendait pas de la même branche. On a vérifié, et la réponse était oui », résume Jean-Bernard Piveteau.

Le « dénominateur commun » est un certain René Pogu, né en 1771 et décédé en 1848. En 1794, le père de ce Vendéen, un cultivateur de 51 ans également prénommé René, vit avec sa famille, à Mormaison.

Mais le 28 février, le général Cordellier, chef d’une colonne infernale, s’élance avec ses hommes, en direction du Grand et du Petit Luc. « La troupe campait sur un plateau de la paroisse de Mormaison. On peut penser que René Pogu père a pressenti un danger », raconte Jean-Bernard Piveteau.

Le paysan décide d’envoyer sa femme et l’une de ses filles en sécurité à la ferme de La Pellerinière du Grand Luc, dans la famille de son frère. Et de garder près de lui son fils René, 23 ans, et deux autres filles.

Un choix terrible. Car La Pellerinière se trouve sur la route des colonnes. « Tous les habitants ont été tués, soit dix membres de la famille Pogu, ainsi qu’une autre famille, les Delommeau ».

Les noms des défunts figurent parmi ceux des 564 victimes, massacrées les 28 février et 1er mars 1794 sur la commune des Lucs-sur-Boulogne, gravés sur les 22 tables mémoriales de la chapelle du Petit Luc.

Engagé comme soldat dans les armées vendéennes, René père décédera en 1798. Rescapé par miracle, René fils s’éteindra en 1848, à Mormaison. « Aujourd’hui, il doit avoir des centaines de descendants, que nous pourrions croiser sans le savoir, dans la rue ».

Une découverte qui fait des trois présidents des « cousins éloignés », et qu’ils ont choisi de partager, pour rendre hommage à leur façon aux disparus et à toutes les victimes du massacre. « Ils le méritent. C’était des pauvres gens, qui se sont trouvés au mauvais endroit, au mauvais moment. Il ne faut pas les oublier ».

Elisabeth Petit Ouest France 28 février 2023

 

5 juillet 2022

La dernière nuit de Charette

La dernière nuit de Charette en tant que "homme libre"

Récit de Monsieur Pierre Parois le 23 mars 1996 à la Pellerinière des Lucs, organisée par l'organisation Lucus avec le concours de Monsieur Marie, le propriétaire de La Pellerinière, Monsieur Gaillard président de l'association Lucus, Monsieur Dominique Rousseau, créateur de la stèle du souvenir avec Monsieur Claude Bossard.

Sont présents: MM de Charette et sa fille, Paul Bazin maire des Lucs, le curé des Lucs Raymond Gilbert, l'abbé Chantreau Président des Amis de Legé, le docteur Suard du Comité nantais de "célébration Charette 96", les "beucquots d'aux Lucs", groupe de danse vendéenne.

Le lieu de départ des évènements :

A la limite des Lucs et de Mormaison, proche de la rivière "la Boulogne" et du ruisseau "la rue" , la Pélerinière (ou Pellerinière) était un petit hameau isolé dont l'origine du nom viendrait de l'exploitation du lin : "Prélinière" venant de "pré au lin" puis Pélerinière. 

En 1794, la première métairie de la Pellerinière était louée par Jean Pogu avec son épouse Marie Minaud, leurs quatre enfants et sa belle soeur Jeanne Minaud. Son frère René Pogu de Mormaison y avait laissé sa femme, Marie Mandin, pensant qu'elle serait en sécurité. Ils furent tous massacrés le 28 février 1794 :  Jean Pogu, Marie Minaud son épouse, leurs enfants Marie, Magdelaine, Jean (5 ans), Pierre (22 mois), Marie Mandin, la femme de René et leur fille Marie (20 ans). Un autre frère de Jean Pogu, Pierre fut tué le même jour ainsi que sa femme Jeanne Minaud et leur fille Jeanne.

René Pogu, resté à Mormaison a survécu; son fils René, resté avec lui, aura une nombreuse descendance dont plusieurs familles des Lucs et de Mormaison à l'origine du travail de généalogie de la famille que nous remercions. Descendants également en ligne directe de René, nous trouvons MM Dominique Chabot, président de Beaufou Patrimoine et Jean-Bernard Piveteau, président de l'association Lucus des Lucs-sur-Boulogne.

Charette

L'autre métairie avait été donnée en métayage à Nicolas Delomeau en 1782 puis à sa mort en 1787 à son frère Jean Delomeau, sa femme Marie Guilbaud et leurs deux enfants ainsi qu'à Jeanne Guilbaud, veuve de Pierre Delomeau. Le 28 février 1794, les deux enfants de Jean Delomeau, Jeanne Guilbaud et trois de ses quatre enfants furent massacrés. Jean Delomeau, n'étant plus en état de continuer son travail, fit appel à son beau-frère Jean Fétiveau, époux de Marguerite Delomeau et leurs cinq enfants. Leurs descendances, comme les Pogu, sont nombreuses aux Lucs.  

Ces épouvantables tragédies familiales comme tant d'autres aux Lucs et dans les paroisses de Vendée peuvent-elles nous laisser imaginer dans quelle détresse et chagrin insurmontables devaient se trouver les survivants ?

La situation en mars 1796

 Charette est poursuivi par quatre colonnes républicaines qui tentent de l'encercler du côté de Rocheservière. Le 22 mars au soir, il leur échappe et arrive à la nuit tombante à la Pellerinière avec 35 hommes. Ils sont trempés car il pleut abondamment. Ils sont tous reçus par Jean Delomeau. Ils se sèchent à la cheminée, mangent un peu et se préparent à se coucher. Charette poste des sentinelles afin de surveiller le nord, côté les Gâts (au-dessus du côteau) vers Rocheservière et le sud, côté la Davière vers les Lucs.

 Après une nuit très calme, vers 7h30 du matin, la sentinelle des Gâts signale une troupe venant de Rocheservière. Il faut repartir très rapidement mais pas vers les Lucs, c'est trop risqué et ils sont à découvert. Impossible de passer par le moulin de Gâtebourse sur la Boulogne car la rivière déborde. Charette a alors une idée: il va longer la Boulogne en partant vers les Gâts dans le bas du côteau. Les Bleus, eux arrivent au sommet du côteau et avec la végétation, ne distinguent pas ces 35 hommes qui se faufilent discrètement.

Arrivés assez rapidement à un passage à gué peu profond (une planche), Charette et sa troupe s'engagent non pas dans la Boulogne mais dans un ruisseau appelé "la Rue" qui indique la limite de Mormaison et des Lucs. Ils vont ainsi marcher tant bien que mal dans le lit du ruisseau pendant environ 900 mètres et toujours dissimulés. Ils décident de sortir du ruisseau et remonter vers le hameau de la Gélussière. 

parcours 1

De la Gélussière, Charette et sa troupe se dirigent vers l'est sur environ 500 mètres puis redescendent dans le vallée de la Rue.

9 mai 2022

La météorite des Lucs

"Faits Divers du Département" -

météorite photo

Le vendredi 5 de ce mois de novembre 1841, un globe de feu d'une clarté éblouissante et accompagné d'une forte détonation, a été vu traversant l'espace à grande vitesse dans les environs de Bourbon-Vendée (La Roche-sur-Yon). Le bruit s'est aussitôt répandu qu'un événement extraordinaire avait eu lieu dans le pays, et on a même dit que l'île d'Yeu avait été engloutie. On a appris depuis que le météore vu dans les environs de Bourbon avait été remarqué sur plusieurs autres points de la contrée, et notamment à Rocheservière, où il a été suivi de la chute d'une pierre qui est tombée près de plusieurs cultivateurs effrayés, dans un champ du village de St-Christophe (St Christophe-La Charteuse), en y faisant une excavation d'environ douze à quinze centimètres de profondeur. Cette aérolithe qui pèsent cinq kilogrammes-et-demi, ressemble à une pierre calcinée ; cette pierre, qui dans l'intérieur parait formée de fer, de soufre et de silice, a été recueillie par M. Mercier (des Lucs) qui se propose de la soumettre à une analyse chimique.

  Le Journal de la Vendée indique que l'aérolithe est tombée sur la commune de Rocheservière. Il semble bien que la chute ait eu lieu sur la commune des Lucs, ainsi qu'en fait foi le jugement du tribunal de Bourbon-Vendée et le texte publié dans l'ouvrage de Cavoleau, revu et annoté par A. de La Fontenele de Vaudoré, en 1844. Un doute subsiste sur l'endroit exact où fut trouvé l'aérolithe.

Ce phénomène donna lieu à un procès assez curieux qui alla se dérouler jusque devant le tribunal de Bourbon-Vendée.

méréorite

Un passant dont le nom n'est pas cité [le procès indique François Douillard] ramassa cette pierre étrange et la vendit à un amateur du nom de Amédée Hippolyte Mercier de Grammont. Aussitôt Jean Vollard, le propriétaire du champ, prétendit qu'on le lésait et que l'aérolithe lui appartenait parce qu'il était tombé dans son champ. Mercier au contraire soutint que la pierre, avant sa chute n'étant la possession de personne, elle devait lui appartenir par la raison de premier occupant. Le cas était embarrassant et, vu sa rareté, n'avait point été prévu par le Code. Les débats furent laborieux et la question des objets trouvés fut examinée sous toutes ses formes. Le cas était embarrassant et, vu sa rareté, n'avait point été prévu par le Code. Les débats furent laborieux et la question des objets trouvés fut examinée sous toutes ses formes.

Enfin le tribunal, après un long examen, rendit un non moins long jugement, où les plaideurs en avaient, comme on dit, pour leur argent. S'appuyant sur seize considérants dont quelques uns étaient ingénieusement trouvés, les juges déboutèrent Vollard de sa demande. »                                                                                                                   

La roche, décrite scientifiquement par Daubrée (1880) puis surtout par A. Lacroix (1906), est une chondrite à olivine et hypersthène (type L. 6). La masse principale (4,7 kg) est aujourd’hui exposée au Muséum d’Histoire naturelle de Nantes, tandis que quelques fragments sont conservés dans d’autres musées (Paris, Chicago, Vienne, Londres). Elle faisait 5,5 kg à l'origine.

Du 15 septembre au 1er octobre 2009, lors d'une exposition à l'Historial, organisée conjointement par Lucus et L'Historial sur le thème de l'histoire de la pierre aux Lucs-sur-Boulogne, les visiteurs eurent le plaisir de l'admirer.

 

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