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Histoire et Patrimoine des Lucs sur Boulogne
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22 mars 2022

La déportation (3 victimes des Lucs)

Le 3 septembre 1939, la France et le Royaume-Uni déclarent la guerre à l'Allemagne nazie: 40 000 vendéens sont mobilisés. Au début de l'offensive, la Vendée se fait terre d'accueil pour tous les réfugiés du Nord et de l'Est de la France qui fuient les combats, notamment les Ardennais.
Comme partout en France, l'avancée allemande est rapide et massive: les forces de l'axe entrent dans le département le 21 juin 1940, à La Roche sur Yon le même jour, aux Sables d'Olonne le lendemain et à Fontenay le Comte le 23.
La Vendée est donc entièrement soumise au régime d'occupation du 22 juin 1940, date de l'arrivée des troupes de la Wehrmacht à La Roche sur Yon jusqu'au 17 septembre 1944, date officielle de la libération du département.
L'occupation militaire est forte : on estime qu'il y a eu 40 000 à 50 000 soldats allemands établis sur l'ensemble de la zone côtière et dans les villes.

Dès lors, des mouvements de résistance apparaissent dès 1940.
Le parti Communiste vendéen qui comptait entre 200 à 300 adhérents est traqué. De nombreuses arrestations de résistants communistes auront d'ailleurs lieu.
La législation concernant les Juifs s'applique et les arrestations, puis déportations vont commencer en 1942.
La rafle la plus importante a eu lieu dans la nuit du 31 janvier au 1er février 1944: 31 juifs seront arrêtés puis déportés. Au total, ce seront 57 déportés dans des camps, dont 53 ne reviendront pas.

Afin de participer à l'effort de guerre allemand: Au total, 4299 vendéens sont réquisitionnés pour le STO (Service du Travail Obligatoire) en Allemagne. Ces travailleurs ouvriers partent pour les usines du Reich (notamment dans l'industrie métallurgique), ou les mines. Le transport s'effectue par voie ferrée au départ de la gare de La Roche sur Yon.

Le printemps 1944 est marqué par la formations de maquis, ou encore par des réfractaires au STO, qui se cachent dans les fermes. 4000 Vendéens se retrouvent sous l'uniforme des FFI (Forces Françaises de l'Intérieur) et sont chargés notamment de réceptionner des armes parachutées au-dessus de certaines villes, comme Aizenay par exemple.

Le 28 août 1944, La Vendée est libérée presqu'en même temps que Paris: les Sables d'Olonne puis La Roche sur Yon…

Le bilan de l'Occupation se solde pour la Vendée à 437 morts: 192 déportés, 166 fusillés ou morts au combat, 3 morts en camps d'internement, 30 victimes civiles et 46 réquisitionnés pour le STO et morts en Allemagne.

                                                           

Lucien Fillâtre                               Maximin Brochard                           Pierre Boucault

Aux Lucs-sur-Boulogne, peu de personnes se souviennent de Lucien Fillâtre, Maximin Brochard,  et Pierre Boucault. 

En 1944, ils avaient juste 20 ans et avaient décidé de refuser la soumission à l’occupant et de résister. En janvier 1944, ils sont recrutés per Gilbert Rouleau leur chef, lequel dépendait du groupe de Jean Trajan, groupe FTP de Vendée. Ils ont confirmé :

« Vous avez mené des actions de REFRACTAIRES au STO (Service du Travail Obligatoire) : hébergement, distribution de fausses cartes d’identités, distribution de tracts, de certificats de travail, liaisons, récupération d’armes et munitions volées à l’armée d’occupation. »

Ils sont arrêtés tous les trois sur dénonciation le 19 mai 1944, (trois semaines avant le débarquement en Normandie) à la Rechignière des Lucs-sur-Boulogne par la Gestapo de la Roche-sur-Yon. Ils sont internés ensemble à Compiègne et déportés en direction de DACHAU le 2 juillet 44 (comme en témoigne le livre ‘LE TRAIN DE LA MORT’ de Christian Bernadac - cités dans la liste des survivants).

La suite ? : vraisemblablement séparés, Pierre BOUCAULT né le 15 janvier 1924 à Château-Gontier, boulanger de métier, embauché à la ferme de la Rechignière, matricule 76550, est transféré le 9 novembre 1944 à Bergen-Belsen. (du sud au nord de l’Allemagne, sous la pression créée par l’avancée des troupes alliées…) est porté DISPARU en 1945. On ne saura la date de son décès - le 7 décembre 1944 – qu’en juillet 2007 !

Maximin Brochard né le 12 novembre 1921 aux Lucs-sur-Boulogne, cultivateur à la Rechignière, est revenu, très marqué en tous points par sa vie en camp… Maximin a été déporté à Dachau, matricule 76 575, le 2 juillet 1944 et libéré le 28 avril 1945 par l’Armée Américaine. Invalide à 75 %, il ne travaillait pas. Maximin est décédé en 1975.

Lucien Fillâtre né 29 février 1924 aux Lucs-sur-Boulogne, cultivateur à la Rechignière, a été déporté au camp de Dachau, matricule 76 809, puis a été transféré le 22 juillet 1944 au camp de Natzwiller et y décède le 29 janvier 1945.

         

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